je ne suis pas prete
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Je ne suis pas prête

C’était il y a quelques jours, j’écoutais mon père raconter à des invités comment lui et ma mère s’étaient mariés quatre mois après s’être mis ensemble, étaient partis sur un autre continent avec un bébé et pas vraiment d’argent de côté, puis avaient continué d’appréhender la vie avec ce fol entrain bien à eux.

Je l’écoutais raconter ces aventures que je connais déjà presque par coeur, et les mots de Carl Lentz me sont pourtant revenus en mémoire : “Penser que nous pouvons nous préparer aux plus grandes choses de la vie est une insulte à la nature toujours changeante de la vie, qui est le changement lui-même.

Mais je ne suis pas prête…

  • Je lancerai un blog l’année prochaine, quand j’aurai une vingtaine d’articles de côté et une idée bien précise de ce que j’ai à dire.
  • Je ne publierai sur Instagram que lorsque mon feed sera joli.
  • Je ne me mettrai en maillot de bain que lorsque j’aurai réussi à me tenir à une routine sportive. #summerbody
  • Je ne me mettrai en couple que lorsque je me serai débarrassée de toutes mes mauvaises habitudes.
  • Je n’investirai en moi et en mes rêves que quand mes finances me le permettront, quand j’aurai le temps et l’énergie nécessaires.

Et juste comme ça, sans m’en rendre compte, avec des envies de perfection et « d’assez bien », je me retrouve à bloquer la porte aux grandes choses de la vie. Avec des paumes fermement accrochées à un idéal lointain, je ne peux pas recevoir ce qu’il y a ici et maintenant : de la grâce pour avancer un peu plus loin, un pas après l’autre.

Il ne suffit que d’un pas

Finalement, le fait de se lancer n’a pas à être une pression de plus. Il ne suffit parfois que d’un pas, puis d’un autre.
Un proverbe anglais le dit mieux que moi : « a little goes a long way« . Il n’y a pas de traduction française qui fasse justice à cette petite expression, mais disons que l’idée est la suivante : on peut faire un sacré bout de chemin en avançant peu à peu.

Pose-toi simplement la question : qu’est-ce qui me retient ?
Si c’est de la peur : ton « pas » à toi serait peut être d’apprendre à la dépasser.
Si tu n’es pas sûre de toi : ton pas sera de t’accorder une confiance plus profonde en ce que tu as à offrir.
Si tu n’es pas en paix : là, ton pas sera probablement de faire demi-tour, de t’éloigner d’une situation ou d’une personne qui t’apporte de l’anxiété.

Parce que de toute façon, qu’est-ce qui te préparera à vivre de ce qui te fait vibrer, à rencontrer quelqu’un, à fonder un foyer et à vivre une vie dépouillée ? Rien, si ce n’est de le vivre pour de bon.

Si mes parents n’avaient pas toutes les cartes en main, ils avaient l’essentiel : une vision claire de qui ils étaient et de ce qu’ils devaient faire. Ils se sont lancés, ont composé avec ce qu’ils avaient entre les mains, ont été confiants.

Ceux qui sont prêts sont ceux qui acceptent de ne pas l’être… c’est là que le miracle se fait une place, pas vrai ?


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Estelle Martorano est la créatrice de Comme d’Ordinaire. Après l’arrêt de ses études et un séjour de quelques mois en Angleterre, elle renoue avec son amour des mots et décide de mettre sa plume au service des “filles de tous les jours”. C’est depuis Bordeaux qu’elle apprends à utiliser ses imperfections et qu’elle passe son temps auprès de sa famille et de ses livres.

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