Je voudrais une amie

Je me souviens très bien ce jour où j’ai dit à Liva, mon futur mari, alors qu’on vivait encore à 200 km l’un de l’autre (comment on a survécu à ça déjà ?), « Chéri, je crois que je voudrais aussi avoir une amie ».

Je voudrais une amie

Mon quotidien était rythmé par une semaine intense de travail, mais dépourvu de véritables relations amicales (en tout cas telles que j’imaginais), et un week-end toujours en vadrouille à Bordeaux pour retrouver Liva. Qu’on s’entende bien, il n’a pas du tout manqué à son devoir de petit copain. Au contraire, il était présent tous les soirs sur notre conversation WhatsApp sans fin, il savait me redonner du baume au coeur dans mes downs, se taire pour m’écouter parler (me plaindre ?), prier pour moi, rire avec moi, compatir à mes douleurs. Ok, il savait aussi me prendre la tête, me faire pleurer et me faire envier sa vie bordelaise et ses amitiés (note à moi-même : Marina, l’amour n’est pas envieux).

Oui, je me confesse, j’enviais les belles amitiés de mon mari. Il en avait de toutes sortes :

• des amitiés de longues dates, mais qui restent intactes malgré les années
• des amitiés naissante, mais avec tellement de potentiel
• des amitiés en construction
• des amitiés en reconstruction
• des amitiés inattendues
• des amitiés en stand-by

Toutes sont belles, toutes sont uniques et toutes méritent qu’on s’y investisse

Ce qui est assez drôle c’est que quand je lui en parle aujourd’hui, il me dit qu’il n’y a que très peu de personnes auxquelles il pourrait se confier. Oui parce qu’à l’époque, je ne savais pas qu’on pouvait avoir des relations d’amitié différentes. Je m’attendais à avoir le même niveau de confiance, d’intimité, de vulnérabilité avec tous mes amis, et en plus, un BON niveau svp. Girl, was I wrong.

J’y repense et je me dis que j’ai dû passer à côté de belles amitiés juste à cause de mon exigence toute pourrie. Peut-être que toi aussi tu passes encore par ce désert de véritables amitiés… Tu aimerais tellement rencontrer cette nana (ou ce gars) avec qui tu connecterais tellement que son seul regard suffirait à te faire rire. Tu n’aurais pas peur de lui parler des vraies choses, celles qui sont belles et celles qui sont moins belles. Tu ne craindrais pas ces conversations courageuses où tu lui déverserais un peu de ton coeur. Tu aurais appris, avec le temps (et beaucoup de loupés) à lui dire quand ses mots t’ont heurté. Tu aurais augmenté considérablement ton niveau de tolérance quand il s’agit de lui pardonner ses maladresse, parce que, oh my goodness, tu chéris tellement cette amitié.

Et si cette amitié révolutionnaire n’attendait que toi ?

Ok girl, j’ai une bonne nouvelle : et si cette nana (ou ce gars) tu l’avais déjà rencontré et tu n’y fais même pas attention ? Et si cette amitié révolutionnaire n’attendait que toi ? Et si tu commençais à chérir cette amitié naissante, anodine, sans paillettes, un semblant trop superficielle, mais bien présente. Tu sais, cette personne que tu mets un peu de côté parce qu’elle ne t’apporte pas ce que tu veux. Je sais que tu vois de qui je parle… Investis-toi. Un petit texto. Intéresse-toi à elle, à ses défis. Ris avec elle. Prends un café (ou un thé) avec elle. Laisse-lui la chance de connaître la personne que tu es, la vraie.

Il y a de l’extraordinaire à trouver dans nos relations, surtout celles qui semblent si ordinaires.

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