La créativité : une affaire de talent ou de courage ?

Oui, c’est une affaire de talent. Les cadeaux que nous avons entre les mains pour les offrir aux autres sous forme d’espoir : ils comptent. Ils sont importants, sacrés, ils se portent et s’utilisent dans tous les aspects de notre vie de tous les jours. Mais l’audace. Le courage. Eh bien…

Ils sont au service de vos talents — pas leur compétition. Et ils font partie de ce processus en pagaille qu’est celui de la transfiguration. Sans courage et sans audace, on fait du surplace, et comme l’a dit le monsieur très inspirant qu’est mon père (enfin, je crois que c’est lui qui l’a dit) : la vie est dans le mouvement.

Alors à quoi ressemble le courage ordinaire ?

À quelque chose d’un peu ennuyeux

Je suis convaincue que le courage a différentes couleurs selon nos saisons de vie. Le courage, donc, peut paraître un peu ennuyeux sur les bords. Pour Shauna Niequist, l’auteure de Present over Perfect, le courage a pris la forme d’une révolte silencieuse contre la surproductivité : « Parfois, être courageux, c’est être silencieux. Être courageux, c’est se purger de la drogue de la performance. Pour moi, être courageux c’est croire que ce que Dieu attend de moi, ce que ma famille et ma communauté attendent de moi est totalement différent de ce que notre culture me dicte de faire. Parfois, le courage semble ennuyeux, et c’est totalement, absolument valide. »

Si tu as tendance à vouloir tout faire pour ne pas décevoir les attentes de ton monde, alors il se peut que tu trouves le courage profondément en toi. Dans la petite fille que tu étais et qui ne se souciait pas autant de ce que pouvaient en penser les autres. Loin des deadlines et de l’envie de prouver. Dans le fait de rester au coeur de ce qui est simple, même si tout n’est pas glamour et paillettes.

Si le silence est un travail de longue haleine (on apprend toutes, ici), tu y trouveras à nouveau qui tu es réellement. Créée pour porter du fruit avec ce que tu as ici et maintenant. Et récolter avec joie et simplicité.

À quelque chose d’un peu terrifiant

Parfois on ralentit… d’autres fois, on se lève, on serre les fesses et on se lance. On ose montrer ce qu’on a créé, on prend la parole, on étire un peu plus sa tante, on apprend à être plus généreuse encore avec nos ressources.

Je ne jetterai la pierre à personne : en termes de distraction, je peux battre des records. 6h de temps passé sur mon téléphone pendant une journée off, j’ai déjà fait. Je me suis cachée derrière la peur et le manque de confiance. J’ai souvent choisi de fuir ce qui était difficile et désagréable pour me réfugier vers ce qui était sécurisant et anesthésiant (on apprend toutes, ici).

Donc pour moi — et peut-être pour toi aussi — il se peut que le courage se trouve encore une fois dans le silence, mais d’un autre genre. Dans celui qui se trouve lorsqu’on déconnecte enfin. Lorsque l’on choisit de se réveiller et de saisir la vie pour de bon. D’oser y aller, même si c’est inconfortable, même si les autres regardent, même si l’on ne sait pas trop franchement comment s’y prendre.

À quelque chose d’un peu douloureux

« Tes faiblesses seront tes plus grandes forces« , m’a-t-il dit, le regard sérieux mais plein d’espoir. Je lui ai répondu par un sourire amusé, en hochant la tête, parce que je le savais au plus profond de moi : j’avais beau souhaiter qu’il en soit autrement, mes faiblesses et mes manquements sont bien ce que j’ai de mieux à donner.

Il en vaut de même pour toi… Dans tes boulettes et dans les passages profondément douloureux de ta vie se cache un trésor bien particulier : le courage de sculpter quelque chose qui aura du sens pour toi, et pour les autres.

Le courage de laisser ton coeur s’adoucir, tes yeux voir plus clair et tes mains s’ouvrir plus.

Pour conclure… l’audace et le courage sont tous ces petits actes héroïques bien spécifiques à ta saison qui emmèneront ton talent un peu plus loin. Dans tous les cas : porte du fruit, porte du fruit.

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