On se réveille, on va au travail, on voit les mêmes visages encore une fois. Les transports en commun sont notre second lieux de résidence. Il y a le ménage et les devoirs à rendre. Puis les réseaux sociaux et les heures qu’on a honte d’avoir passé sur Netflix (alors que tout le monde dehors semble avoir une vraie vie bien remplie). Les jours passent au même rythme qu’une vielle rengaine entêtante et monotone, et les années s’égrainent sans que rien ne change vraiment. En fait, rien ne suffit vraiment. L’ordinaire et la vie de tous les jours, on préfèrerait s’en défaire et partir à la conquête du grand inconnu. Tout plutôt que de finir comme madame tout le monde.
« Estelle, la vie ordinaire, c’est un sujet un peu barbant pour un blog, non ? Personne n’a envie de ça. Je veux dire que ça fout pas des étoiles plein les yeux, voilà. »
Eh bien, c’est peut-être vrai. Au premier abord. Il y a sûrement une raison pour laquelle Hollywood n’a jamais misé sur la banalité apparente d’une vie menée dans l’ordinaire. Une raison pour laquelle Instagram sert de preuve à nos meilleurs moments. Et une raison pour laquelle nos coeurs de petites filles battaient si fort à l’heure de l’histoire, avant de dormir.
Et pourtant…
Pourtant je lève les yeux de mon ordinateur, et je vois les nuages gris et roses avancer lentement par la fenêtre. Dans la cuisine, ma mère ajoute de l’origan à tout ce qui peut se manger. Les feuilles des vignes rougissent dehors, et tout a l’odeur de l’automne qui arrive. Je repense à la mamie qui tricotait dans le tram ce matin, et je me dis :
Il y a de la beauté pour l’oeil qui sait voir.
Pourquoi attendre après la perfection style « grand écran » ? C’est quand ma vie de tous les jours ne colle pas avec le parfait scénario imaginé que je suis frustrée. Je fatigue quand j’essaie d’être quelqu’un que je ne suis pas et que je tente de vivre une vie qui n’est pas pour moi.
Le repos, je le trouve quand je vis à fond les petites choses glorieuses qui prennent la forme de l’ordinaire. Parce que…
C’est par l’ordinaire que passe l’extraordinaire
En fait, c’est plutôt simple : c’est par l’ordinaire que passe l’extraordinaire. Pas par des souhaits romancés. Pas lorsqu’on est aveugle à ce qu’il y a ici et maintenant. C’est tout le contraire. L’extraordinaire, c’est le plus dans l’ordinaire, c’est le coeur même de l’ordinaire.
Alors voilà quelques moyens de reconquérir sa vie ordinaire et de vivre avec sens :
✨ Quand tout est banal et que rien ne ressemble aux jolies images sur Pinterest : enfile tes chaussures, sors, et compte les merveilles que tu trouveras en chemin.
✨ Quand ton coeur est lourd et que les choses n’avancent pas aussi vite que tu le voudrais : tu peux inspirer, expirer, et être là où tes pieds sont. Il y a plus pour toi que ce que tu ne vois au premier coup d’oeil.
✨ Quand l’inquiétude et l’anxiété te font penser que tu voudrais être ailleurs : souviens toi — énumère les bénédictions ordinaires qui ornent ta journée.
✨ Et si tu veux aller plus loin, je te conseille le magnifique livre de Ann Voskamp : 1000 cadeaux, parce qu’il m’a carrément boulversé et qu’il fait maintenant partie de mon guide de survie quand je perds ma joie.
L’ordinaire est notre terrain de jeu et notre meilleure plateforme. Voilà pourquoi ce blog existe : parce que c’est là — là où nous sommes, avec ce que nous avons entre les mains — que se trouve notre force.
Estelle Martorano est la créatrice de Comme d’Ordinaire. Après l’arrêt de ses études et un séjour de quelques mois en Angleterre, elle renoue avec son amour des mots et décide de mettre sa plume au service des “filles de tous les jours”. C’est depuis Bordeaux qu’elle apprends à utiliser ses imperfections et qu’elle passe son temps auprès de sa famille et de ses livres.
