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Travailler ses forces ou ses faiblesses ?

J’ai souvent entendu (et probablement que vous aussi), cette phrase pleine de bon sens : “Il faut chercher à travailler ses forces, et pas ses faiblesses.” La raison, c’est que travailler ses faiblesses = médiocrité améliorée, et travailler ses forces = cheminement vers l’expertise. Et qui ne voudrait pas cheminer vers l’expertise, franchement ?

Très honnêtement, j’ai tout autant envie de partir en croisade contre cette idée que de l’approuver. Une part de moi rêverait de pouvoir réparer et réformer tout ce qui est bancal en moi et autour de moi. Si on s’y prend bien, il y a toujours quelque chose à rendre plus beau — que resterait-il si on essayait jamais ? Une autre part de moi, elle, aimerait réussir à lâcher prise pour de bon sur cette sensation étouffante qui me fait penser que de toute façon, je ne serai jamais assez, tant il y a du travail à faire.

Alors si la réponse était plus nuancée que ça ? Si on pouvait réussir à travailler ses faiblesses ET ses forces avec équilibre, pour réussir à avancer au mieux ? Pourquoi est-ce qu’on devrait forcément choisir l’un ou l’autre exclusivement ?

Travailler ses faiblesses… quand c’est nécessaire

Il y a des faiblesses qui peuvent se transfigurer en de véritables avantages si l’on décide de plonger nos mains dans la saleté. Comme le moment où l’on apprend à dire pardon au lieu d’ériger notre orgueil en étendard de bataille. Ou lorsque l’on travaille à devenir fidèle envers ce qui compte, au lieu de tourner les talons quand c’est difficile.

Vous voyez, j’étais la lycéenne moyenne, qui ne travaillait que lorsqu’elle aimait une matière (et il y en avait peu), et surtout, j’étais assez désorganisée — qui a besoin d’un agenda ? Je n’étais ni mauvaise ni bonne, je me contentais de faire le minimum demandé. Avec, je l’avoue, du retard occasionnel.

Comment pensez-vous que s’est passé mon premier vrai emploi, pour un couple d’entrepreneurs très actifs et très visionnaires ? C’était chaotique et instructif. Et chaotique. Il fallait que je devienne, d’un coup, tout ce que je pensais ne pas être. Que j’anticipe, que je fasse les choses avec responsabilité, organisation et excellence, que je pense à des détails très pratiques, que je gère mon temps.

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*C’était le chaos

C’est un travail sur moi-même que je suis reconnaissante d’avoir entrepris. Il m’a montré que c’était possible, qu’on est jamais coincé dans un “c’est comme ça, je suis comme ça, ça ne changera jamais”.

La perfection, ça n’existe pas

“Mais si on essayait quand même, pour être sûre à 100% ? », murmure ma critique interne face à un défaut récalcitrant.

Je crois bien qu’en fin de compte, la question n’est pas là… Peut-être que ce n’est pas une amélioration de soi excessive qui importe, mais les fruits que notre vie développe. Même les faiblesses que l’on améliore ne deviendront jamais complètement lisses. Donnez-moi une existence imparfaite et lourde de fruits mûrs, plutôt qu’un joli petit arbuste parfaitement taillé mais rempli de feuillages vides.

J’ai des tas de défauts à améliorer, et je suis prête à retrousser mes manches quand il le faut. Je suis aussi prête à accepter le joyeux bazar que produit ma vie, tant qu’elle est bonne, sainte et bien vécue.

Et nos forces ?

Le truc, c’est que lorsque l’on passe trop de temps à côtoyer nos failles, elles peuvent brusquement prendre toute la place. Devenir la seule chose visible et capricieuse, comme une sirène d’alarme qui ne veut pas cesser.

Passer du temps avec nos forces et les faire grandir, au contraire, c’est découvrir en nous des cadeaux qui enrichissent. Nos forces, elles peuvent faire faire la saveur d’une vie — un peu pour nous, surtout pour les autres. C’est elles qui nous aident à lever les yeux un instant des travaux en cours pour apprécier la beauté qui était là depuis le début.

Rappelle-toi tes forces, tes talents, tes dons. Ceux qui te viennent avec un certain naturel, qui font ta richesse intérieure : ta capacité à parler avec n’importe qui, ton caractère fonceur, ta manière créative de donner vie à ton monde intérieur, etc.

Utilise-les, chéris-les ! N’en ai pas peur.

Voir nos brisures nous aide à mieux accepter celles des autres. Voir nos forces nous aide à mieux les servir.

02 comments on “Travailler ses forces ou ses faiblesses ?

  • Juste une amie qui t'admire , Direct link to comment

    Tu es une vrai source d’inspiration. Tout ce que tu écris est doux et rempli de vérités. Je suis reconnaissante de t’avoir comme amie. Dieu à de grands projets pour toi et je serai aux premières loges pour admirer ça !
    <3

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