Il y a à peine trois jours, j’étais sur le point de me glisser dans mon lit pour la nuit, quand je me suis rendue compte que j’avais fait un oubli assez important pour une cliente. C’était entièrement ma faute, pas de doute là dessus. Et bien sûr, il était trop tard pour y faire quoi que ce soit : c’était ma cliente qui avait dû réparer mon erreur à ma place.
Voilà comment les choses se seraient passées dans ma tête, il y a quelques mois :
- Je serais entrée dans une spirale de honte, avec larmes mal retenues et mots plutôt violents adressés à moi-même.
- J’aurais questionné toute ma légitimité professionnelle.
- J’aurais eu du mal à m’endormir.
- Et, soyons francs, ça m’aurait peut-être même réveillé en pleine nuit pour un autre round.
Ça semble intense — ça l’est —, mais, si vous avez déjà lu quelques uns de mes articles, vous savez que la culpabilité est un peu mon Goliath à moi.
Quoi qu’il en soit, je suis assez reconnaissante pour la manière dont les choses se sont réellement passées, cette fois-ci. C’est le schéma que j’aimerais pouvoir reproduire à chaque fois ou presque, et c’est celui que j’aimerais te partager. À toi qui, comme moi, te laisse vite crouler sous le poids de tes erreurs (peu importe leur nature) : tu n’as pas à le faire pour retrouver un semblant de valeur, promis. Voilà trois clés pour changer nos erreurs en leçons pleines de valeurs.
1. Accepter la Grâce qui accompagne l’erreur
Je passerai vite ce point-là, parce que j’en parle déjà dans cet article, et dans celui-ci aussi. Mais… pour chaque erreur, pour chaque manquement et pour chaque “je-me-sens-à-côté-de-mes-pompes”, il y a de la Grâce. Il y a un coeur qui bat pour te dire : “Relève la tête, mon enfant, et recommence. Si tu me les laisse, tes faiblesses ne m’empêcheront pas de te faire confiance avec ce que j’ai placé en toi, bien au contraire.”
Inspire, expire. Accepte d’être entièrement pardonnée. Accepte de te pardonner aussi : personne n’a besoin d’être parfait, ici. Et, au cas-où tu te ferais la réflexion : non, accepter le pardon pour tes erreurs ne signifie pas accepter de vivre de façon médiocre. Tu peux lâcher le semblant de perfectionnisme auquel tu t’accroches.
2. En prendre la responsabilité
C’est l’une des plus belles choses que l’humain puisse faire, à mon sens. L’une des moins évidentes, aussi. Être responsable. C’est tout un travail, pas vrai ? Antoine de Saint-Exupéry a joliment dit que : “Être homme, c’est précisément être responsable. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde”, et “Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.”
Ce n’est pas facile de prendre responsabilité d’une chose dont on a honte. De dire : “c’est de ma faute, je le reconnais, je m’en excuse”. De regarder en plein dans ce qu’on aurait pu mieux faire. Mais, il ne s’agit surtout pas de s’auto-flageller ni de vivre avec les épaules et la tête baissée. Quelle triste chose ce serait ! Il s’agirait plutôt d’apprivoiser ses faiblesses. De les laisser derrière nous si possible, et sinon, d’apprendre à avancer avec.
Madame Responsabilité a plusieurs facettes, que nous pouvons explorer tous les jours :
- Refuser d’être victime de tout ce que l’on vit et reconnaître honnêtement quand on ne fait pas ce qu’il faut.
- Connaître nos forces comme nos faiblesses.
- Travailler dur et laisser le résultat à Dieu.
- Trouver quelqu’un de confiance et le laisser voir ce qui n’est pas très joli chez nous. Accepter d’être aimé.e quand même.
- Dire “je suis désolé.e” quand c’est nécessaire.
- Choisir ce qui est juste et bon quand on préfèrerait ce qui nous arrange.
- Vivre notre vie de tous les jours avec sens et intentionnalité.
3. Si possible, trouver une solution
Maintenant que tu as accepté le pardon et que tu as pris la responsabilité de ton erreur, la meilleure solution serait… de trouver une solution. C’est aussi ça, d’apprivoiser son erreur.
Pose-toi simplement ces quelques questions :
- Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
- Quelles solutions sont à ma disposition pour réparer ce que j’ai fait ?
- Quels sont les systèmes dans ma vie que je pourrais mettre en place ou revoir pour que ça n’arrive plus (ou en tout cas, moins) ? James Clear a dit : “Tu ne t’élèves pas au niveau de tes buts. Tu tombes au niveau de tes systèmes”. Dans quel état sont certains de tes systèmes (tes routines, tes méthodes d’organisation, tes habitudes, etc.) ?
Dans les jours qui ont suivi, j’ai eu ma cliente au téléphone pour parler de mon erreur et de ses conséquences. Ce n’était pas joli, ce n’était pas facile. Mais l’issue a été belle (plus que je ne l’espérais), parce que (avec beaucoup de Grâce), je n’ai pas laissé la honte me paralyser. Alors, j’espère que ces mots ont pu t’aider, ou t’aideront…
Tu n’es pas tes erreurs. Tu peux travailler dur pour être meilleure. Il y a un Dieu plein de Grâce pour toi.